De l'air

Alors que Bollywood city pleure ses morts et demande déjà vengeance, j'ai besoin d'air, besoin de quitter provisoirement les rues de la ville pour retrouver un semblant de normalité. Il est probablement difficile hors des frontières de comprendre et d'appréhender la façon dont les évènements se sont déroulés ici, et comment en quelques heures la ville a changé de visage.
Notre comportement quotidien, nos attitudes, nos déplacements et surtout l'ambiance de vie ont instantanément pris une nouvelle tournure. A tort ou à raison, la communauté urbaine et les expatriés en particulier ont perdu leur insouciance, revêtus de la cape sombre d'une angoisse nouvelle.

Bref, je décide de laisser pensées noires et repos dominical de coté pour consacrer ma journée à une escapade hors de la ville. Allibag fait partie de ces endroits où l'on peut passer un bon weekend, à une distance raisonnable de notre méga-agglomération. Anais et Christelle m'avaient déjà vanté le lieu, et sans raison valable j'avais toujours trouvé une excuse pour ne pas y aller. Sous les roues de la Royal Enfield, les mauvaises pensées s'effacent, conséquence immédiate et logique de la concentration nécessaire pour survivre à un trajet sur les routes locales... Après deux heures trente de conduite sans encombre majeur (au sens indien du terme), Allibag se présente comme une petite station balnéaire, un Goa en miniature. A mon sens, le plus intéressant sur place est la visite du fort sur une petite ile au large de la plage. A marée basse, on peut atteindre à pied les contreforts de la citadelle. Sur place, le fort offre une remarquable vue sur la côte et la visite est très agréable.

En termes de sensations, Allibag n'apporte pas grand chose. Par contre le retour à Mumbai, de nuit, à moto, restera une épopée à raconter à mes arrieres-petits enfants un soir de veillée prés de la cheminée, comme un acte de bravoure immense et un tantinet suicidaire. James Bond à coté, c'est de la gnognote !