Dimanche ordinaire

Depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours su qu'un petit ange veillait sur moi et m'apportait ce petit supplément de chance qui permet de passer au travers des irritations quotidiennes et des ennuis variés sans prendre une ride, le sourire aux lèvres. N'imaginez pas en moi le chanceux Flairsou à qui tout sourit... mes numéros ne sont pas encore sortis lors du tirage de la loterie nationale, mais force est de constater qu'en général une bonne étoile me survole et m'entoure.
Seulement voila, lorsque cette dernière décide de prendre une journée de congés sans préavis... il vaut mieux rester au lit, preuve à l'appui dimanche dernier.

La journée débute sans un goutte d'eau chaude et chasse d'eau des toilettes en panne. Rien à signaler, tout est normal donc. Il est déjà tard, ayant profité des bienfaits d'une grasse matinée pour revigorer mon teint de jeune premier. Avant de partir déjeuner, je décide d'envoyer un petit email aux filles... mais internet est en panne. Surtout ne pas se stresser en cette belle journée dominicale. Je saisis les clés de la moto décidé à passer ces premiers désagréments matinaux sous les saveurs d'un Dal Makhani en terrasse à Bandra. J'appuie sur le bouton de l'ascenseur pour rejoindre le parking... mais rien ne se passe. L'interrupteur est hors service, à mon étage uniquement, évidemment.

Depuis mes aventures l'an dernier avec ce monte-charge susceptible, j'ai conservé les clefs du 11ème étage où la commande de l'ascenseur fonctionne parfaitement. Arrivé au sous-sol, j'enfourche la moto, insère la clé de contact et démarre la bête... dans le fracas impressionnant d'une monotonie symphonique en silence majeur. Normal, rien ne se passe. J'aurai beau pester et rechigner, user du kick, pousser l'engin... je me rends à l'évidence, elle ne démarrera pas aujourd'hui. Je commence à m'agacer un tantinet.

Bref parcours en rickshaw pour rejoindre le restaurant. Avec une journée qui débute de cette façon, que peut-il se passer au déjeuner ? Tout simplement, il n'y a pas ce que je commande. "Sorry sir, not available..." A ce moment je réalise que rester couché était probablement la meilleure option en ce dimanche.

Je retourne à l'appartement et me vautre sur le canapé du salon, armé d'une télécommande pour passer mon stress déjà élevé devant un bon navet Bollywoodien. Je crois que j'ai encore des crampes au pouce à force d'avoir appuyé sur les différents boutons. Rien n'y fera, la télévision est hors service également. Arghhh ! Finalement, vivement lundi que j'aille travailler !