1-888-DIAL-INDIA

Ce dimanche, Sophie faisait ses grands débuts sur les planches. Bien entendu, pas question de rater la grande première et je rejoins le théâtre de St Andrew avec une parfaite ponctualité. Si, si, c'est possible.
La pièce est une comédie, parodiant à outrance les comportements des grandes sociétés à sous-traiter leurs activités en Inde, en particulier les centres d'appels téléphoniques. Dans le cas présent, c'est un numéro d'urgence à composer avant de se suicider. En bref, avant de mettre la tête dans le four, de sauter de l'Empire State Building ou de presser la détente de votre Smith&Wesson, composez le 1-888-DIAL-INDIA. Une charmante opératrice tentera de vous en faire passer l'envie. On comprend aisément le business model de cette entreprise: un client mécontent ne rappelle jamais !

Sophie ne joue pas un rôle, mais six personnages différents, ajoutant à la complexité de cette première expérience théâtrale. De la rigide femme d'affaires, en passant par l'adolescente en mal de vivre et la nonne responsable de la formation des télé-acteurs, Sophie change de costume, de timbre de voix et d'accent aussi vite que l'éclair.

Au final la pièce est portée par l'enthousiasme des acteurs, plus que par un scénario qui s'essouffle rapidement. La première partie de la représentation est la plus réussie. Il est amusant de voir à quel point on retrouve sur scène les éléments fondamentaux de la vie en Inde et en particulier le mariage (arrangé) et la famille, mais teintés d'une touche de modernisme et d'humour. Parmi les passages les plus drôles, la danse pseudo-érotique autour d'une barre de striptease de la mère de famille en sari reste un moment inoubliable.

Pour ceux des lecteurs qui résident à Mumbai, ou de passage ici en ce moment, je vous encourage à y aller. D'une part vous pourrez encourager une amie et de l'autre vous ne risquez rien de moins qu'une bonne rigolade.