Pourquoi ?

Aujourd'hui, je hais le destin. Je déteste cette injustice de la vie qui frappe au hasard et nous laisse sans comprendre.
Tarun a perdu sa mère la semaine dernière. Comme ca, sans prévenir, sans lui laisser le temps de l'embrasser, de la remercier, de lui dire au revoir.
Ici, on se recueille longtemps auprés des êtres chers qui nous quittent. On veille les défunts pendant un pooja (célébration), chez soi, illuminé par des bougies. Tarun est là, seul avec sa maman. Il porte la longue chemise traditionnelle, la kurtha. Tout à son chagrin, il ne voit pas les flammes des bougies qui frôlent sa tunique... Il s'embrase instantanément. Le nylon fond sur lui et brûle ses chairs. Il bondit vers la salle de bains, se rue sur le robinet du lavabo. Rien, pas une goutte d'eau ne sort du tuyau. Comme trop souvent ici, il y a une coupure d'approvisionnement.
Il hurle tant et si fort que les voisins viendront le secourir dans les secondes qui suivent. En arrivant à l'hôpital, son corps est brulé à plus de 65%, majoritairement au troisième degré.

Ce matin, Tarun est parti.
Il est décédé des suites des brûlures.
Il laisse son pére, déjà ébranlé par la perte de sa femme, et sa jeune épouse inconsolable.
Tarun venait de rejoindre notre équipe au bureau.

Des fois, la vie est vraiment dégueulasse.