Lettre à Anais
Chère Anais,
Dans la précipitation de ton départ de megacity, tu as définitivement laissé un cœur brisé derrière toi. J'ai croisé à multiples reprises cette âme déchirée par l'abandon, errant à l'inconnu dans mon appartement, sans but ni raison. Tu dois comprendre que ce sont des moments d'intense émotions pour lui, pauvre animal abandonné par celle qui le faisait rire, enfermée derrière la baie vitrée de la terrasse...
Et oui, ton rat préféré et de retour. Malgré un sens de l'hospitalité développé, je ne souhaite pas l'héberger trop longtemps. D'une part, Pat commence à râler de ramasser ses petites crottes disséminées autour de l'appartement, d'autre part les différents câbles électriques vont bientôt céder, grignotés jusqu'au dernier filament par les incisives du muridé.
Bref, j'ai positionné hier soir une cage et un appât appétissant. Ce matin, ton ami rongeur est prisonnier. Aurais-tu l'obligeance de me dire qu'en faire, car n'ayant pas l'âme de mettre fin à ses jours avec un couteau de cuisine, je me sens bien démuni face à son regard inquiet.
J'en appelle également aux commentaires éclairés de mes lecteurs. Que faire de ce rat, prisonnier de sa cage mais vivant ? Plusieurs alternatives m'ont déjà traversé l'esprit, mais vos idées sont les bienvenues. Dans le désordre on pourrait l'achever en lui imposant l'intégrale de Chantal Goya en VO, l'offrir à Brigitte Bardot dans un paquet cadeaux, lui faire visiter la piscine sans bouée, l'inscrire à Koh-Lanta dans la rubrique apéritifs, ou encore le ramener à Anais à mon prochain retour en Europe...
N'hésitez pas et donnez moi vos commentaires.
Note: pour les lecteurs récents, et afin de comprendre les subtilités humoristiques de ce message, veuillez vous référer à celui titré "Anais show".